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Cadrage

Les innovations technologiques donnent lieu à un foisonnement de discours souvent incantatoires de la part des concepteurs, des promoteurs, des experts, des journalistes, des prescripteurs, etc. Dans ces discours, l’innovation technique serait la clé de voûte du monde contemporain, et les notions de “révolution numérique”, d’”ère numérique”, de “générations Y ou milleniums”, permettraient à elles-seules de penser notre rapport au monde, les rapports sociaux et de cristalliser des oppositions entre un monde “d’avant”, “traditionnel” et un monde “nouveau”, rapide, fluide, moderne. Ni les approches fonctionnalistes, ni le « sens commun », ne peuvent prétendre épuiser la question des usages des TIC. C’est donc plutôt du côté des pratiques sociales, sur ce que les acteurs sociaux « font » ou « ne font pas » avec les TIC, que nous portons notre regard. A partir d’un cheminement dans les travaux de recherche déjà menés en sciences sociales et en réalisant des enquêtes ethnographiques, il s’agira donc dans ce séminaire de poser un regard critique sur le processus d’innovation, sur l’appropriation des outils techniques et/ou numériques, et sur la formation des usages. 

 

Le secteur des industries culturelles (du cinéma aux jeux vidéos en passant par la musique enregistrée), le domaine des pratiques artistiques (des pratiques amateurs aux pratiques professionnelles), les lieux et espaces de diffusion culturelle (des salles de spectacles aux musées) constituent des terrains de recherche particulièrement féconds pour questionner les usages des technologies et des outils numériques et pour dépasser une vision technocentrée des mutations à l’oeuvre qui y est très largement représentée.

 

Pour développer une dynamique de séminaire et construire “du commun” entre les participants, le dispositif pédagogique repose sur un “chantier thématique de 2 ans” finalisé par une demie journée d’étude et une publication en ligne. 

Le chantier dans lequel vous vous engagerez pour le cycle 2018/2020 portera sur les “pratiques numériques de fans”.

 

Les figures des fans et leurs tactiques distinctives, les productions et les traces des fans contributeurs, leurs pratiques conversationnels, l’organisation et l’exposition des fans au sein de communautés, les porosités entre les pratiques des fans et les industries culturelles, etc., si les “fan-studies” sont relativement récentes, elles ont commencé à explorer ces pratiques. Par le choix des terrains et des problématiques abordées les travaux des étudiants  intégrant le séminaire PCN s’inscriront dans ce champ de recherche pour lequel il nous semble que de nombreux thèmes de recherche sont possibles et restent encore actuellement en friche ou très largement inexplorés. 

 

Par ailleurs, le séminaire est construit par les enseignants comme une initiation à la recherche en sciences humaines et sociales avec une orientation vers la sociologie des usages et l'enquête ethnographique. La démarche de recherche visant à analyser et comprendre les usages effectifs et les représentations des TIC, il faudra donc aller “à la rencontre” des acteurs. Cela se traduira par la réalisation d'une enquête ethnographique qui permettra la récolte et l'analyse d'un matériau protéiforme (entretiens, observation, récolte documentaire). Pour cerner des usages effectifs nous ne saurions en effet nous satisfaire d'une seule analyse discursive et sémiologique de documents. De façon classique, nous dirons qu’il s’agira pour vous de construire un objet de recherche, de poser sur lui un questionnement problématisé, de définir et mener une enquête ethnographique, de nourrir sa réflexion en croisant le travail d’exploration bibliographique, la confrontation au terrain, et l’écriture.

 

L’animation du séminaire est assurée conjointement par Elodie Sevin et David Vandiedonck, mais une place centrale est donnée, dans le cadre des séances, à la réflexion et à l’élaboration collective. 

 

Le travail sera conduit, sur les 2 années de master, en binôme. Les travaux individuels ne sont donc pas autorisés sauf exception et après accord des 2 encadrants. La collaboration en binôme est en effet plus adaptée à la réalisation/restitution du travail de terrain et reflète également les contextes de production contemporains de la recherche 

La recherche est aussi un travail recouvrant des pratiques professionnelles. Celles-ci renvoient à des normes de production du savoir scientifique, des contextes de production et de valorisation, des formats d’écriture, des processus de validation et de légitimation, des cadrages… Le dispositif pédagogique d’initiation à la recherche intégrera donc pleinement cette dimension professionnelle du travail de chercheur. Pour ce faire, les enseignants ont imaginé travailler sur l’un des contextes professionnels les plus fréquents de valorisation de la recherche : la réponse à un appel à publication pour une revue scientifique. Les étudiants seront donc amenés à produire un article de recherche conforme aux exigences scientifiques. Par ailleurs, les étudiants produiront, sous la forme d’un blog, et pendant toute la durée du séminaire, un “carnet de recherche”. Au-delà des compétences d'éditorialisation d’un blog, celui-ci devra vous permettre de vulgariser votre recherche en y publier des comptes-rendus de lecture, des aspects particuliers du terrain, une actualité de recherche ou médiatique sur votre thème.

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Objectifs en termes de “travail fini” / production / livrable à l’issue des 2 années de séminaire :

- une présentation des travaux étudiants sous la forme d'une journée d'étude en septembre 2020 ;

- la production d'une publication collective visible en ligne reprenant l’ensemble des travaux du séminaire.

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