La revue « Techno-tropisme » se propose
de porter un regard critique sur les pratiques liées aux technologies dans les mondes
de la culture. Chaque année, un numéro thématique est publié à partir d’un ensemble de travaux de recherche présentés au cours d’une journée d’étude se déroulant
à l’Université de Lille.
#3 (2020)
« Fans et dispositifs numériques »
​
Coordination : Elodie Sevin (GERiiCO, Université de Lille Sciences humaines et sociales) et David Vandiedonck (GERiiCO, Université de Lille Sciences humaines et sociales)
Produit dérivé de la pop culture et de la culture dite « de masse », la figure du fan est marquée par l’origine même du mot qui la désigne : le fan serait, littéralement, un fanatique, un idolâtre, soumis à l’aveuglement d’une passion irrationnelle et irréfléchie.
La perspective d’analyse de la réception de la culture de masse, ouverte en France par E.Morin (Les Stars, 1957), L’esprit du temps,1962) est restée sans suite jusqu’à ce que la sociologie remette en chantier la question des pratiques amateurs (Hennion, La passion musicale,1993). Toutefois, là encore, c’était d’abord du côté des « grands amateurs » que le regard se tournait, mettant à jour des formes de l’attachement qui conjuguent le registre de la passion avec celui de la réflexivité et de l’expertise (Flichy, 2010). Le fan, lui, reste encore alors un objet d’étude peu légitime, sauf à le saisir par le prisme de la psychologie, comme l’expression pathologique d’un effacement du sujet qui en vient à se dissoudre dans l’objet consommé.
Dans les années 90 les fan studies (Jenkins, 1992) vont commencer à se saisir de la question des fans pour en faire un objet politique, à travers l’étude des identités individuelles et collectives. Depuis lors, les fans et l’expression de leurs attachements ont fait l’objet de travaux qui ont renouvelé la recherche sur les pratiques culturelles (Le Guern, 2002). Plus récemment, le développement des outils et dispositifs numériques a quelque peu mobilisé l’attention, avec le risque de ne saisir les pratiques des fans qu’au travers des logiques techniques de ces dispositifs.
Le numéro 3 de la revue Technotropisme se propose d’explorer un entre-deux où les outils numériques concourent à transformer certains pratiques, à amplifier des phénomènes plus anciens, à faire émerger de nouvelles figures du fan, sans déterminer totalement les formes et les enjeux de ces pratiques multiples, créatives, expressives.
Les contributions pourront ainsi porter sur les pratiques des fans et leurs tactiques distinctives, sur les productions et les traces des fans contributeurs, sur leurs pratiques conversationnelles, sur l’organisation et l’exposition des fans au sein de communautés, ou encore sur les porosités entre les pratiques des fans et les industries culturelles.
Les travaux s’appuieront nécessairement sur des enquêtes de terrains, permettant de saisir ce que les fans font ou ne font pas, rendant compte des discours des acteurs sur le sens qu’ils donnent à leurs pratiques et la place qu’y occupent les dispositifs techniques.
​
Procédure de sélection des propositions
La sélection des propositions de contribution se fera sur la base d’un résumé titré de 4000 signes espaces non compris qui présentera les objectifs de la proposition, quelques orientations bibliographiques permettant de cadrer théoriquement la proposition, ainsi que la description du type de terrain et de l’approche méthodologique sur lesquels la proposition s’appuie. Les propositions feront apparaître les noms et prénoms de ou des auteurs ainsi qu’une adresse mail de contact.
L’évaluation sera assurée de manière anonyme par au moins deux lecteurs du comité.
Les propositions d’articles seront soumises en français.
L’envoi des résumés au format Word (.doc) ou PDF se fait aux deux adresses suivantes :
elodie.sevin@univ-lille3.fr
david.vandiedonck@univ-lille3.fr
Calendrier
- Le lundi 14 janvier 2019 : soumission d’un résumé de 4000 signes espaces non compris.
- Septembre 2019 : Retours aux auteurs. Notification de l’acceptation ou du refus du comité de lecture.
- Janvier 2020 : Version finale de 30 000 signes espaces non compris / retour aux auteurs.
- Fin Août 2020 : Réception des versions définitives corrigées (30 000 signes espaces non compris).
- Septembre 2019 : Journée d’étude et publication du numéro en version électronique.